Audition, ouverte à la presse, de M. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, président de « Leaders pour la paix »
« La Chine : un nouveau leadership sur la scène internationale ? ».
L’occasion d’aborder la politique étrangère chinoise et plus particulièrement ses relations avec le continent africain (Chinafrique).
La Chine est aujourd’hui implantée en Afrique, investit massivement dans de nombreuses infrastructures et a même promis de doubler son aide publique au développement à destination de
l’Afrique. La situation de l’Ethiopie illustre parfaitement cette « ChinAfrique ». La Chine est aujourd’hui le premier pays partenaire de l’Ethiopie, ce grand pays enclavé de la Corne de l’Afrique, 2 ème pays le plus peuplé d’Afrique avec 100 millions d’habitants.
Quelques exemples de l’investissement chinois en Ethiopie :
– La ligne de chemin de fer reliant Addis-Abeda au port de Djibouti construite par une multinationale chinoise, tout comme le siège de l’Union Africaine ;
– Le gazoduc qui transporte le gaz naturel de l’Ogaden à Djibouti ;
– Plusieurs parcs industriels (ex : Hawassa) avec une main d’œuvre bon marché pour les chinois et des emplois dans l’industrie pour l’Ethiopie.
Même si la Chine contribue à développer les pays africains, cette implication engendre parfois des conséquences moins louables sur les régimes politiques en place. Ses investissements, poussés à l’excès, peuvent amener certains dirigeants politiques à vendre des zones capitales pour leur pays (par exemple : la vente supposée du port de la Guinée (Conakry) à la Chine). (L’argent entré dans les caisses pourrait servir à financer la campagne électorale à venir et favoriser la corruption… il est ainsi plus facile d’acheter ses voix auprès des chefs de quartiers et des imams.
Ainsi, Monsieur Raffarin :
La France peut-elle véritablement rivaliser avec « l’offre chinoise » en Afrique ?
Est-ce véritablement son intérêt et celui des pays africains ?
Et Comment éviter que l’investissement chinois – favorable au développement et aux populations – empêche le renouvellement politique ?