Rapport d’information sur l’accueil des étudiants étrangers en France
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Le 19 novembre 2018, le Premier ministre a présenté la stratégie
« Bienvenue en France – Choose France » dont l’objectif principal vise à relever le défi de l’attractivité internationale de l’enseignement supérieur français.
Si la France occupe la quatrième place mondiale des pays les plus choisis
par les étudiants étrangers, elle est soumise à une concurrence intense dans un contexte où le nombre d’étudiants appelés à effectuer des mobilités est en hausse constante. Vecteur de notre diplomatie d’influence et révélateur tant des atouts que des faiblesses de notre enseignement supérieur, l’attractivité internationale doit de l’avis de tous les acteurs concernés faire l’objet d’une véritable stratégie.
Pour autant, la stratégie « Bienvenue en France – Choose France », présentée sans concertation préalable avec les acteurs de l’enseignement supérieur, a suscité d’importantes inquiétudes. En cause : le choix de différencier pour les étudiants extra-européens le montant des droits d’inscription à l’université, multipliés par quinze en licence et par seize en master. La mise en place par le Gouvernement d’une mission de concertation a permis d’apaiser certaines de ces inquiétudes, en excluant de la mesure les doctorants, initialement concernés par la hausse des droits d’inscription.
La nécessité de surmonter les obstacles qui nuisent, aujourd’hui, à l’attractivité de l’enseignement supérieur français et tout particulièrement de l’Université française fait l’unanimité, et vos rapporteurs formulent en ce sens une série de recommandations qui ont trait à l’offre de formation, aux conditions d’accueil et de vie des étudiants étrangers et à l’accessibilité de l’enseignement supérieur.
Toutefois, les travaux menés par les rapporteurs et les nombreuses
auditions réalisées ont révélé la persistance d’un nombre considérable
d’interrogations autour de cette stratégie. En particulier, ce plan vise-t-il à
renforcer l’attractivité de l’enseignement supérieur ou à en refonder le modèle économique ? Face aux incertitudes qui demeurent quant aux effets de la différenciation des droits d’inscription, le rapporteur M. Pascal Brindeau appelle à un moratoire d’un an, nécessaire pour mieux évaluer l’impact de cette mesure et limiter au maximum l’effet d’éviction observé dans d’autres États européens ayant fait le choix de la différenciation, comme la Suède ou le Danemark.
En revanche, les deux rapporteurs appellent à une mise en oeuvre rapide et déterminée des mesures visant à simplifier et à améliorer concrètement l’accueil, l’accompagnement et les conditions de vie des étudiants internationaux.